Christophe NAEGELEN

Le 23 mars 2023

Il y a eu cette semaine et la semaine dernière à l’Assemblée nationale, l’absence de vote sur la réforme des retraites et le vote d’une motion de censure.

Comme je l’ai indiqué depuis plusieurs semaines et notamment dans la presse, je ne comptais et je n’aurais pas voté en faveur de cette réforme des retraites pour plusieurs raisons :

– Sur la méthode de financement (report de l’âge légal de départ à la retraite) ;

– Sur l’insuffisance de prise en compte de la pénibilité

– Par rapports au traitement des personnes nées en fin d’année 1961, 1962, 1963, 1964.

Il y avait cependant, et il faut le reconnaître quelques bonnes mesures comme :

– Le cumul emploi retraite ;

– La revalorisation des petites retraites pour les carrières complètes ;

– La création d’un fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle

– La fixation d’un minimum de deux trimestres de majoration au titre de l’éducation des enfants au bénéfice de la mère.

Malheureusement, nous n’avons pas pu aller au vote sur ce texte :

1. Parce que la France Insoumise, du fait de son comportement dans l’hémicycle et notamment de son obstruction parlementaire, nous a empêché d’aller au vote en première lecture ;

2. En raison du recours au 49.3 par le Gouvernement

Il nous a alors été posé la question de se positionner sur une motion de censure qui n’était plus transpartisane contrairement à ce que j’avais demandé à mon groupe initialement ( car uniquement cosigné par des Deputes Liot et Nupes) et bien que j’ai longuement hésité, je n’ai pas participé au vote pour les raisons suivantes :

1. Comme l’a dit Laurent BERGER, ne pas voter la motion de censure ne veut pas dire qu’on est d’accord avec le texte.

2. J’ai le sentiment que si j’avais voté cette motion et que le Gouvernement avait démissionné, le Président aurait nommé le même et donc qu’en réalité rien n’aurait changé.

3. J’ai été marqué par le comportement et par la violence d’une partie de l’extrême gauche dans l’hémicycle ; je ne voulais pas ajouter du désordre au chaos.

J’ai pu voir et lire que :

– Je n’avais pas voté cette motion par manque de courage : la réalité est qu’il fallait plus de courage pour ne pas la voter compte tenu de la pression médiatique ;

– J’ai lu aussi que c’était par peur d’une dissolution : j’ai toujours considéré que la politique n’est pas un métier donc je ne compte pas en faire toute ma vie, et en cas de dissolution, il aurait été plus favorable pour moi, là aussi, de voter cette motion.

J’ai hésité jusqu’à la dernière minute sur l’attitude à tenir, j’ai essayé de le faire en responsabilité tel que je le fais depuis 6 ans. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons déposé un recours au Conseil constitutionnel, et que j’ai fait une proposition de loi pour revenir sur les critères de pénibilité afin qu’ils soient mieux pris en compte (ports de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques, pour que les salariés exposés puissent partir plus tôt.

Je joins aussi le communiqué que nous avons fait suite à la déclaration du président de la République mercredi.